La ville de Chambéry se trouve placée dans une situation financière des plus délicates : fortement endettée, disposant de surcroît de créances de qualité très problématique, elle doit faire face à une très violente politique d'austérité. Si, sous Sarkozy, la ville se voyait réduire ses dotations d'environ 200 000 euros par an, cette politique s'est considérablement aggravée sous Hollande : après avoir diminué la dotation de la ville de 369 000 euros supplémentaires en 2013, le gouvernement annonce une nouvelle diminution de 975 000 euros pour 2014. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, il impose à la ville de nouveaux transferts de charges non compensées, à commencer par sa désastreuse réforme des rythmes scolaires qui devrait coûter 300 000 euros à la ville, si l'on en croît les estimations de Laclais.

Déjà très affaiblis par les coupes de Sarko, les services de la ville ne parviennent pas à encaisser ce nouveau choc. Dans une lettre rendue publique, les cadres de la CFDT, pourtant très proches de la maire, s'en sont d'ailleurs émus en expliquant qu'on ne peut faire toujours plus avec toujours moins, que les services et les cadres sont soumis à une très forte pression de Laclais, qu'ils sont tous au bord de la rupture comme en témoigne la situation du Directeur Général des Services qui, épuisé par la situation, s'est mis en congé maladie longue durée. En interne, la situation a atteint un niveau de dégradation très inquiétant et les annonces de Laclais, qui veut à nouveau supprimer des emplois et baisser le budget des services de 4 %, ne vont certainement pas améliorer les choses.

Laclais nous a évidemment expliqué que c'étaient là les effets de la crise et qu'on n'y pouvait rien faire, tout en nous expliquant qu'elle était très attachée à ce que les collectivités territoriales puissent disposer des moyens nécessaires à leur fonctionnement. C'est là un discours d'autant plus hypocrite que la députée Laclais a voté à l'Assemblée Nationale toutes les coupes sur lesquelles la maire Laclais vient ensuite verser des larmes de crocodile. La droite aurait eu beau jeu d'exploiter cette situation, si elle n'était pas représentée par le petit Dantin qui, bien qu'il soit élu au conseil municipal depuis plus de 30 ans, maîtrise toujours aussi mal les questions budgétaires et s'est pris les pieds dans le tapis des chiffres durant son intervention.

Fajeau a pris la parole pour nous expliquer qu'il était contre l'austérité, tout en se gardant de dire le moindre mot qui pourrait mettre en cause cette brave madame Laclais, à qui il faut effectivement reconnaître le mérite de faire vivre les adjoints communistes. Dupassieux a été particulièrement pitoyable, intervenant 20 minutes pour ne rien dire, si ce n'est qu'il était bien embêté par cette politique, mais qu'il ne voulait pas pour autant critiquer ni le gouvernement, ni cette brave madame Laclais par la grâce de laquelle il a obtenu sa vice-présidence dont il est si fier.

On est ensuite passé aux conventions de prêt à court terme que la ville conclut chaque année avec la Caisse d'Epargne et le Crédit agricole. Comme elles sont renouvelées chaque année, ces conventions permettent de constater que, année après année, les banques imposent des contrats de plus en plus favorables à leurs intérêts. Ainsi, en l'espace de seulement 3 ans, la marge nette des banques a été multipliée par deux et, cerise sur le gâteau, elles sont parvenus à multiplier par 6 leurs frais de dossier. Si pour les services municipaux, c'est l'austérité sans cesse renforcée, pour les banques en revanche tout semble aller pour le mieux

On est ensuite passé au voeu que Chambéry 100 % à gauche avait déposé pour demander que la ville n'applique pas la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014, comme une cinquantaine de villes de diverses obédiences l'ont déjà annoncé. En effet, cette réforme est totalement aberrante, puisqu'elle contraint les villes à organiser, en sus du temps scolaire, de la garderie et des cantines, des plages d'animation, sachant que les communes n'ont d'autre choix que de les prendre à leur charge ou de les rendre payantes. Cette réforme désastreuse remet en cause le principe de gratuité de l'école publique, mais aussi celui d'égalité territoriale, comme on le voit dans l'agglomération chambérienne où les deux communes qui ont appliqué la réforme à la rentrée 2013 ont pris des décisions divergentes, la ville de Cognin ayant décidé de rendre ces activités payantes, tandis que celle de la Ravoire a établi leur gratuité.

L'UMP a dit qu'ils ne participeraient pas au vote. Juliette Lehmann nous a dit que le PC demandait une réécriture du décret, mais qu'elle ne voterait pas le voeu. Les socialistes Barbe, Julien et Laclais ont expliqué qu'ils étaient très favorables à cette réforme qui constitue pour eux un très grand progrès, ce qu'il fallait quand même oser puisque tout le monde est d'accord pour considérer qu'elle est particulièrement aberrante. Au final, l'UMP n'a pas participé au vote et les élus de la majorité municipale (PS, PC, EELV) ont voté contre.