On est ensuite passé au bilan d'activité de Chambéry métropole, qui constitue le point le plus noir de la gestion Besson-Laclais. Totalement verrouillée et sans la moindre transparence, Chambéry métropole aura en effet conduit une politique déplorable, restreignant les services publics, pour développer une politique de grands projets inutiles. Les 40 millions du Phare, les 180 millions de l'ANRU, les 120 millions pour l'incinérateur, tellement surdimensionné qu'on est obligé d'y brûler toutes les ordures de la Savoie, les 20 millions pour le pont Cassine-Gambetta ne leur ont visiblement pas suffi. Voila en effet maintenant que les élus de Chambéry métropole veulent construire sur les jardins de la Cassine un super-parking de 985 places pour un coût annoncé de 83 millions, ce qui représente pas moins de 90 000 euros par place de parking !

Ces grands projets sont d'autant plus délirants que Chambéry métropole se plaint de ne plus avoir de ressources : alors que j'avais souligné que la disparition de la Taxe Professionnelle avait fait perdre à Chambéry métropole 14 millions d'euros par an, Besson m'a expliqué qu'en réalité la perte se montait à 24 millions d'euros annuels, auxquels il faut ajouter les conséquences de la baisse des dotations de l'Etat. Il nous a expliqué que dans ces conditions, il allait falloir "faire des coupes sombres". Laclais en a rajouté une couche, en nous annonçant des coupes tant dans les investissements que dans le fonctionnement, avec de nouvelles mutualisation dans les services. Il est donc étonnant que dans ce contexte Chambéry métropole continue à jeter l'argent par les fenêtres, allant par exemple cette année jusqu'à faire un chèque cadeau de 500 euros à toutes les entreprises de l'agglomération en début d'année, ce qui a coûté pas moins de 920 000 euros à la collectivité !

Concernant les gens du voyage, qui doivent depuis 15 ans patauger dans les eaux usées et être privés de sanitaires en état de marche, Besson a reconnu qu'il "faut faire plus et mieux". En revanche, s'il admet que la mise en place à Chambéry métropole d'un accueil spécifique pour les gens du voyage constitue une pratique discriminatoire, il nous a expliqué qu'il s'agissait là d'une "discrimination positive". Après Besson, Dupassieux est intervenu pour nous expliquer qu'il est comme d'habitude très satisfait de lui et de la politique qu'il aura menée durant ce mandat, puis Fajeaux nous a, sans rire, expliqué que Chambéry métropole était un lieu de débats démocratiques très intenses et que son bilan était très bon, avant que Manouvrier ne nous explique tout le bien qu'il pense du Phare, en nous expliquant que l'année 2013 serait exceptionnelle.

On est passé ensuite à une longue liste de dossiers techniques, sans grand intérêt politique, avant d'arriver au dossier principal du soir : Henri Dupassieux nous proposait un avenant à la Délégation de Service Public de l'usine de chaleur, qui a été concédée en 1987 pour 30 ans au groupe Suez. Cet avenant stipulait que Suez construirait une nouvelle chaufferie super-écologique au bois, mais qu'en échange sa délégation serait prolongée de 7 ans, ce qui lui permettrait de continuer à se servir sur le dos des logements sociaux et des bâtiments publics qui sont alimentés, sans possibilité de concurrence, par l'usine de chaleur. En d'autres termes, alors que la concession de l'usine de chaleur à Suez venait à échéance en 2017 et devait donc être rediscutée par la nouvelle majorité élue en mars 2014, Dupassieux proposait tout simplement d'empêcher tout débat démocratique sur le sujet, en repoussant la fin de la délégation de service public jusqu'en 2024 !

Je me suis bien sûr opposé à ce projet, qui a en revanche reçu le soutien de l'UMP, mais aussi, plus étonnamment, des élus du PC, puisque Michel Haudry s'est félicité de cette évolution qu'il jugeait très positive. Sur ce, comme il était 22h, le petit Dantin nous a annoncé qu'il était temps pour lui de se retirer : si depuis qu'il est candidat, il vient désormais régulièrement au conseil municipal, il part toujours en revanche vers 22h, sans qu'il n'ait daigné nous expliquer si c'est parce qu'il n'aime pas se coucher tard, ou si c'est pour pouvoir regarder le film du soir sur Canal +.

Après quelques nouveaux dossiers sans grand intérêt, on est arrivé au voeu que j'avais déposé pour que le conseil municipal se positionne contre la contre-réforme socialiste des retraites. Fajeau a expliqué que, "une fois n'étant pas coutume", il voterait le voeu de Chambéry 100 % à gauche, en considérant que si le texte de loi du PS présente "un certain nombre d'améliorations", il reste néanmoins dans "la continuité de la réforme antérieure". Dupassieux a, quant à lui, estimé que le texte du PS présentait quelques "avancées", mais "qu'il faudrait que ces mesures aillent plus loin", afin d'aboutir à "une réforme d'envergure", et qu'en conséquence les Verts avaient décidé de s'abstenir sur ce voeu. Droite dans ses bottes comme à l'accoutumée, Laclais nous a expliqué que "on ne va pas en discuter des heures", qu'il ne "fallait pas faire de la démagogie", que le texte de loi améliorait la situation des femmes et qu'il était très bien comme cela. Au final, le PC et le NPA ont voté le voeu, les Verts se sont abstenus, les socialistes ont voté contre, sauf René Mathieu qui s'est abstenu, et la droite n'a pas participé au vote.