Au parti socialiste, l'heure est un peu partout aux primaires et aux votes d'investiture pour désigner les candidats qui auront le bonheur d'aller défendre devant les électeurs le glorieux bilan du gouvernement Hollande. Comme d'habitude, selon une vieille tradition locale, il n'y a jamais au PS chambérien qu'un seul candidat, puisque Besson et Laclais, qui ont horreur des incertitudes, se sont depuis longtemps attachés à tuer toute forme de suspens et plus généralement à liquider tout ce qui pourrait ressembler à l'ombre d'un débat. Selon un scénario bien rodé, la direction du PS chambérien s'est arrangée pour n'avoir qu'un seul candidat et, comme il y a 6 ans, Bernadette Laclais, toujours peu empressée à l'idée d'aller tester sa popularité, a pu obtenir d'être la seule à déposer sa candidature, ce qui lui permettait d'éviter toute mauvaise surprise.

Le procès-verbal de cette élection, publié avec 7 fautes d'orthographe sur le site du PS chambérien, permet de constater l'état de profond délabrement de la section locale du parti socialiste que Laclais et Besson ont tellement épurée qu'il n'en reste plus grand chose de vivant. Alors que le PS contrôle tous les pouvoirs et dispose à Chambéry d'un député, d'un sénateur, d'un conseiller régional, d'un conseiller général, d'un maire, d'un président d'agglomération, avec tous les emplois de chargés de mission, d'assistant ou de directeur de cabinet qui vont avec, le PV nous apprend qu'il ne dispose plus à Chambéry que de 99 adhérents. Ce chiffre est d'autant plus ridicule que tout le monde sait bien que la carte du PS constitue à Chambéry le sésame essentiel pour trouver un emploi, un logement ou faire carrière à la mairie.

Plus remarquable encore, le procès-verbal de ce vote d'investiture nous apprend que les 2/3 des adhérents n'ont pas voulu participer au vote d'investiture de Laclais, votant ainsi avec leurs pieds contre ce scrutin déjà verrouillé. Mais le plus extraordinaire est que sur les 35 votants, seuls 23 ont voté Laclais, les 12 autres préférant voter blanc ou annuler leur bulletin, ce qui témoigne du niveau de popularité dont dispose la maire de Chambéry parmi les siens. Si l'on retranche de ces 23 votants les salariés de Laclais (les 3 membres de son cabinet, son assistante parlementaire et les autres salariés de sa permanence, les 2 permanents du PS chambérien, la demi-douzaine de hauts cadres socialistes qui dirigent la ville etc), ce vote d'investiture aura fait au moins une démonstration : Laclais ne dispose d'aucun soutien militant au sein même de son propre parti !