Pour commencer, Chassery nous a présenté le nouveau projet des Pilos qui accueillera pour l'essentiel du logement, mais aussi la police municipale. Je suis intervenu pour rappeler que Laclais s'était engagée lors de la campagne municipale de 2008 à procéder à "l'aménagement du site des Pilots en conservant une salle de spectacles", afin de remplacer la salle Jean Vilar. Une fois élue, la municipalité a revu ses promesses de campagne : à la place de la salle de spectacle, elle a décidé de ne plus construire qu'une "salle de répétition". La délibération que l'on nous présentait allait pour la première fois encore plus loin, car elle ne parlait plus que d'une "salle d'équipement de quartier". J'ai souligné que la municipalité n'avait guère construit que des salles culturelles de grande capacité, destinées à une culture commerciale comme le Phare, ou élitiste comme Malraux, et qu'il était bien dommage de ne pas remplacer la salle Jean Vilar, qui par sa jauge de 200 places était particulièrement bien adaptée à la culture populaire et de proximité.

Chassery nous a ensuite proposé de fermer le petit passage du 448 avenue de Covet, en raison des incivilités qui y ont lieu. Comme c'est un escalier couvert, les jeunes du quartier viennent s'y asseoir pour fumer des cigarettes ou boire des bières et certains utilisent même le coin pour y satisfaire leurs besoins naturels, ce qui indigne la municipalité. J'ai bien évidemment voté contre cette délibération sécuritaire, en soulignant que plutôt que d'installer les grilles, la municipalité ferait mieux de remettre les bancs et les toilettes publiques qu'elle a enlevés et surtout de créer pour les jeunes des lieux qui leur soient destinés. Décidément en grande forme, Chassery nous a ensuite proposé de donner une subvention supplémentaire de 20 000 euros à l'Union commerciale, afin de participer à ses actions de communication. J'ai bien évidemment voté contre ce nouveau cadeau aux gros commerçants du centre.

Comme un bonheur ne vient jamais seul, la délibération suivante nous proposait de remettre le couvert, avec un nouveau cadeau pour les commerçants du centre. Depuis quelques semaines, les commerçants de la rue Sommeiller et de l'avenue des Ducs de Savoie font pression sur les élus, en expliquant qu'il faut absolument qu'ils soient indemnisés des pertes que les travaux de l'axe de la Leysse pourraient leur entraîner. A dire vrai, les conditions d'indemnisation en cas de travaux sont si restrictives qu'ils n'ont pratiquement aucune chance d'en obtenir s'ils se tournent vers les tribunaux. Aussi, la municipalité, toujours très sensible aux revendications des commerçants du centre, leur proposait de mettre en place une commission qui pourrait, à l'amiable, leur donner une petite indemnité. Bien évidemment, ce dispositif a été soutenu par le petit Dantin, qui a regretté qu'il n'ait pas été aussi étendu aux commerçants de l'avenue Gambetta lors des travaux de création de la ligne de bus en site propre. Laissant le PS et l'UMP se disputer pour savoir qui serait le meilleur défenseur du commerce chambérien, j'ai bien évidemment voté contre ce dispositif, qui n'avait d'autre but que de permettre à certains d'obtenir ce qu'ils n'auraient pas eu en justice.

On est ensuite passé à la gestion du parc de Savoie Hexapole, un parc d'activités économiques dont la ville de Chambéry possède 25 % des parts, bien qu'il soit situé à Méry. Ce parc économique a beaucoup rapporté à la ville de Chambéry, qui bénéficiait des recettes de la taxe professionnelle. Toutefois, avec la suppression en 2010 de la Taxe professionnelle, les recettes ont chuté et se sont structurellement modifiées, ce qui imposait de mettre à jour les statuts de Savoie Hexapole. Chambéry 100 % à gauche avait déposé un amendement pour rajouter sur la délibération que le conseil municipal demandait le rétablissement de la Taxe professionnelle. Laclais a dit qu'il n'était pas question de revenir sur cette suppression et la majorité municipale et l'UMP ont donc tous voté contre cet amendement.

Dupassieux est alors entré en scène pour nous présenter le "plan énergie climat", un document devenu obligatoire depuis quelques années, dans lequel la ville doit expliquer les actions qu'elle entreprend pour lutter contre la diffusion des gaz à effet de serre. Le document était de très médiocre qualité et Dupassieux en a lui-même convenu, expliquant toutefois que c'était de la faute des services qui l'avaient rédigé. Sur le fond, le seul intérêt du document était de nous expliquer qu'une étude avait démontré que les températures moyennes devraient augmenter en Savoie d'ici 2070 de 4° en été et Dupassieux nous proposait donc de nous y adapter, en construisant des arbres pour avoir un peu d'ombre pendant les canicules. Au cours du débat, après que j'ai évoqué les jardins de la Cassine, Besson m'a répondu que Chambéry métropole venait de décider de dédommager les occupants de ces jardins en mettant à leur disposition un terrain de 4000 m2, situé dans le centre-ville, sans toutefois nous révéler son emplacement précis.

Après avoir commencé le conseil municipal par une série de cadeaux aux commerçants du centre, il fallait bien se rattraper quelque part et la municipalité nous a donc proposé d'augmenter significativement les tarifs de la Cité des Arts. Michel Haudry est intervenu, de manière assez juste, pour dire qu'il s'abstiendrait sur cette augmentation antisociale et j'ai aussi voté contre ce dossier.

On est arrivé au futur Plan Local de l'Habitat (PLH), autrement dit à la programmation de la construction immobilière dans l'agglomération de Chambéry pour les 6 années à venir. Le nouveau PLH est tout à fait désastreux puisque l'agglomération ne prévoit plus que de construire 900 logements par an, contre 1250 dans le PLH précédent. La situation dans la ville de Chambéry est encore pire : alors que le précédent plan prévoyait la construction de 1400 logements sur 6 ans, le nouveau PLH n'en prévoit plus que 900 ! De plus, il est vraisemblable qu'il y aura peu de logements sociaux, puisque Laclais nous a fièrement expliqué qu'elle avait obtenu que la communauté d'agglomération ne la contraigne qu'à construire 20 % de logements sociaux, au lieu de 25 % dans le projet initial. Bref, la situation du logement dans l'agglomération chambérienne n'est pas prête de s'améliorer, ce qui est dramatique lorsque l'on sait que plus de 5000 demandes de logements sociaux ne sont pas satisfaites et que plus de 200 familles par an sont victimes d'une procédure d'expulsion locative dans l'agglomération, ce qui est d'autant plus scandaleux qu'il existe aujourd'hui plus de 2000 logements vacants dans l'agglomération chambérienne.

On est ensuite passé à une demande exceptionnelle de subventions pour des travaux d'urgence dans l'église de Lémenc, un bâtiment d'une grande importance patrimoniale que les municipalités chambériennes ont laissé tomber en ruine depuis des années. Le bâtiment est aujourd'hui dans un état déplorable et les infiltrations d'eau menacent de détruire la grande "déposition", installée dans la cryte carolingienne, ce qui est particulièrement lamentable car cette église est le monument le plus ancien que possèdent les pays de Savoie. Comme Lémenc n'est pas situé dans le centre et qu'il n'y a donc pas d'intérêts commerciaux en jeu, la municipalité ne s'y intéresse pas du tout et, au lieu de restaurer ce monument, a préféré dépenser 2 millions d'euros pour construire dans le centre historique un Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine dans l'hôtel Cordon, qui ne constitue qu'une coquille vide sans le moindre intérêt patrimonial.

On a continué avec Villain qui nous a proposé de créer 7 emplois d'avenir à Chambéry. Après les TUC et les emplois jeunes, les socialistes ont sorti le contrat d'emploi d'avenir qui permet aux collectivités d'embaucher des jeunes pour une bouchée de pain (aucune cotisation sociale et prise en charge de 75 % du salaire par l'Etat). Bien évidemment et comme d'hab, j'ai été le seul à voter contre ce dossier, comme d'ailleurs le dossier suivant, qui concernait la nouvelle convention conclue entre la police nationale et la police municipale. Dantin a essayé d'intervenir, pour montrer ses petits muscles et se poser en garant d'une politique sécuritaire, mais s'est fait moucher par Laclais qui lui a rappelé tout ce qu'elle a fait en matière sécuritaire, de l'installation de la vidéosurveillance jusqu'au classement de Chambéry-le-Haut en Zone Prioritaire de Sécurité. Le petit Dantin est prévenu : il ne sera pas simple pour lui de déborder Laclais sur sa droite.

On a terminé les délibérations en passant à Compass, la multinationale de la malbouffe à laquelle la municipalité a délégué la restauration des écoles et du CCAS. Etonnamment, la municipalité a décidé de faire auditer les comptes de gestion de Compass, ce qui lui a permis de découvrir que la société l'avait arnaquée de plus de 320 000 euros hors taxe. J'en ai profité pour leur dire qu'il faudrait faire le même travail avec Vinci, Suez et Veolia, ce qui ne devrait pas être triste, et que dans l'immédiat il fallait absolument ne pas renouveler le contrat de délégation de Compass qui arrive à échéance en 2015.

On est ensuite passé au voeu que Chambéry 100 % à gauche avait déposé contre la nouvelle augmentation des tarifs des bus. Depuis le 1er septembre 2012, Dupassieux aura en effet réussi à augmenter de 33 % le prix du carnet de tickets de bus, ce qui constitue la base de ce qu'il ose appeler "une tarification sociale et solidaire" ! Dupassieux m'a longuement répondu qu'il ne fallait surtout pas arriver à la gratuité des bus, car cela n'intéresse pas la population qui veut surtout qu'on lui propose un meilleur service et que l'exemple d'Aubagne n'avait aucun intérêt, car cette agglomération, de taille comparable à Chambéry, qui a instauré la gratuité des bus n'avait qu'un très mauvais réseau, sans commune mesure avec celui que le Grand Dupassieux avait pu nous construire à Chambéry. Si j'ai été le seul à voter pour ce voeu, les deux élus fajeautistes présents (Coquemer et Haudry) n'ont pas participé au vote, en expliquant qu'il s'agissait d'un débat de Chambéry métropole qui ne concernait pas Chambéry.

Pour finir, on est passé à la question que Chambéry 100 % à gauche avait déposée sur les relations entre la municipalité et la presse locale. En effet, nous avions découvert que la municipalité avait conclu une convention avec ODS radio, au terme de laquelle la ville achète à cette radio des programmes sur la politique municipale de Chambéry qui sont bien évidemment tout en sa faveur. Nous nous étonnions donc que le conseil municipal n'en ait pas été informé et nous voulions que Laclais nous donne une copie de la convention, afin que l'on puisse connaître la somme précise que la ville donnait à ODS radio. Laclais a refusé de répondre sur ce point et nous n'avons donc pu avoir aucune information.

Par ailleurs, ODS radio est loin d'être le seul média à être concerné par cette pratique, puisque la ville donne aussi 14 000 euros par an à TV8 Mont-Blanc et nous souhaitions demander à la maire si elle considérait que ces pratiques étaient de nature à favoriser le développement d'une presse locale indépendante et critique. Laclais a reconnu la situation, nous expliquant même que des journalistes locaux font parfois des piges pour le magasine municipal, ce qu'on ignorait totalement. Agressive comme toujours lorsqu'elle est mal à l'aise, elle nous a dit qu'elle était très choquée que l'on puisse mettre en cause l'éthique des journalistes, car elle estimait que le fait que la municipalité finance les médias n'avait aucune influence sur leur ligne éditoriale. Après avoir dit "que c'est insultant de dire que lorsque l'on reçoit de l'argent, on est inféodé", elle a conclu en nous expliquant que l'on n'avait de toute manière rien à y redire, puisque cela se faisait aussi dans d'autres villes.