Par ailleurs, cette augmentation des tarifs est d'autant plus scandaleuse que le budget transports de l'agglomération est des plus dynamiques. Il a en effet bénéficié de l'augmentation du "versement transport", la taxe patronale sur les salaires que les entreprises de plus de 9 salariés sont obligées d'acquitter. Entre 2005 et aujourd'hui, le taux du versement transport est en effet passé de 1,05 à 1,7%, ce qui a permis une très forte hausse de son rapport, qui est passé entre 2005 et 2012 de 9,8 à 17,8 millions d'euros. Par ailleurs, l'augmentation récente des tarifs a aussi permis à Chambéry métropole de bénéficier d'une forte hausse des recettes de la billetterie : grâce à l'adoption en 2012 de la soi-disant "tarification sociale et solidaire", qui a dans les faits entrainé une augmentation globale des tarifs, les recettes de la billetterie (tickets de bus, abonnements etc.) sont ainsi passées de 3,38 millions d'euros en 2011 à 3,73 millions, ce qui représente en un an une hausse de 10,3 %. Le STAC dispose ainsi de ressources propres largement suffisantes, à tel point que les transports en commun n'impactent en rien le budget général de Chambéry métropole qui ne verse pas le moindre centime pour ses transports en commun !

Pourquoi Dupassieux veut-il alors augmenter à nouveau les tarifs ? Comme en témoigne la délibération du 25 avril, cette nouvelle hausse n'a en réalité qu'un seul but : enrayer la baisse de la part relative de la billetterie dans le budget transports de Chambéry métropole. En effet, même si elles augmentent en valeur absolue, les recettes de la billetterie n'augmentent pas autant que les recettes du versement transport qui ont doublé sur les 10 dernières années. En d'autres termes, la part de la billetterie est passée entre 2007 et 2012 de 23 à 17,7 % et devrait mécaniquement se réduire encore l'an prochain, puisque le taux du versement transport est passé au 1er juillet de 1,65 à 1,7 %.

Un spectre hantait donc le sommeil de l'écotartuffe Dupassieux : malgré l'augmentation de 2012, la part de la billetterie allait bientôt passer en dessous du seuil de 15 %. A ce niveau, il devenait légitime de s'interroger sur l'intérêt économique de maintenir une billetterie. Comment justifier en effet de continuer à investir dans des composteurs, dans un service commercial, dans des politiques de luttes contre la fraude ou encore dans les salaires des contrôleurs, lorsque moins de 15 % des revenus du STAC proviennent de la billetterie ? Bref, pour continuer à asséner que la gratuité des transports est non seulement impensable, mais surtout IM-POS-SI-BLE, Dupassieux avait absolument besoin d'augmenter les tarifs afin que les recettes de la billetterie puissent connaître un essor suffisant pour que leur suppression devienne par trop difficile.

On ne peut que regretter que pour des raisons purement idéologiques, Chambéry métropole ait pu décider de cette augmentation, aussi antisociale que antiécologique. Le plus désolant est que cette décision ait pu être prise à l'unanimité par l'ensemble des élus de Chambéry métropole : du PC jusqu'à l'UMP, les délégués communautaires ont en effet tous voté en faveur de la proposition de Dupassieux, qui n'a par ailleurs suscité aucun débat lors du conseil du 25 avril. Voila qui nous montre qu'il est décidément urgent de mettre un grand coup de balai à Chambéry métropole ; comme le disaient en 2001 les manifestants argentins en lutte contre leurs gouvernants : que se vayan todos !