Chambéry 100% À Gauche - Laurent Ripart, conseiller municipal

Le conseil municipal du lundi 11 mars sera particulièrement important. D'abord en raison de son ordre du jour, puisqu'il comporte de très importants dossiers, avec le vote du compte administratif, du budget, des subventions aux associations et les crédits pour les écoles publiques et privées. On y trouvera aussi de nombreux autres dossiers importants comme la vente de la parcelle de l'ancien nautiparc de Chamnord ou le plan de titularisation des agents non-fonctionnaires, rendu obligatoire par la loi Sauvadet de mars 2012. Last but not least, nous terminerons la soirée par le voeu de Chambéry 100 % à gauche qui demande l'abrogation du décret sur les rythmes scolaires et sa non-mise en application par la municipalité à la rentrée 2013.

Mais au delà de cet ordre du jour particulièrement chargé, ce conseil va être marqué par la crise ouverte dans la majorité par le communiqué de presse envoyé samedi par le Front de Gauche qui dresse une critique tout à fait pertinente de la politique de Laclais et appelle les conseillers municipaux à ne pas voter le budget. A un an des élections municipales, cette prise de position constitue un acte politique d'importance majeure qui suscite beaucoup d'espoir au sein de la gauche radicale. Ce conseil municipal aura donc une importance toute particulière : que vont faire les élus du Front de Gauche ? quelle sera ensuite le positionnement des organisations du Front de Gauche ? De la réponse à ces questions dépend en grande partie l'avenir de la gauche militante chambérienne...

Du côté de la majorité, la déliquescence semble en tout cas totale, puisque les Verts grenouillent en eau trouble et cherchent à monter une liste, même si Laclais et Besson devraient être en mesure de calmer cette dissidence en leur faisant miroiter un petit poste d'adjoint supplémentaire et les 1500 euros d'indemnités mensuelles qui vont avec. Surtout, la gestion municipale est de plus en plus désastreuse comme en témoigne la préparation de ce conseil municipal : pour la première fois depuis le début de ce mandat, la maire a été incapable de nous donner les documents 10 jours avant le conseil, comme il est d'usage à Chambéry, et nous ne les avons reçus que 5 jours francs avant le conseil, en pas moins de 7 morceaux reliés dans un état de désordre innomable. Une telle situation est emblématique de la désorganisation de l'action municipale qui est déstabilisée par l'absence récurrente de la maire : non seulement Laclais ne réside pas à Chambéry, mais depuis qu'elle a été élue députée, elle n'y est plus présente que le lundi, le vendredi et le samedi, ce qui est très insuffisant pour permettre un fonctionnement fluide des services, puisque la maire exige que rien ne puisse être fait sans son approbation.

La municipalité traverse donc une crise particulièrement grave, qui ouvre tous les possibles. Ce qui se passera lors de ce conseil, où Laclais toujours droite dans ses bottes voudra faire passer en force sa politique dont le rejet est pourtant de plus en plus important, sera déterminant.

Le principal dossier du conseil municipal du 4 février sera le débat d'orientation budgétaire, au cours duquel Laclais nous expliquera tous les bienfaits de la politique d'austérité menée par Hollande, qui se traduira par une nouvelle et très forte baisse de la dotation de l'Etat à la ville de Chambéry. Par ailleurs, outre les habituels cadeaux de Besson à quelques heureux privilégiés et le renouvellement des mises à disposition d'agents de la ville au profit de l'AMCCS, nous aurons aussi le plaisir d'entendre le rapport sur le développement durable de l'écotartuffe Dupassieux, ce qui constitue toujours un moment délicieux. Nous écouterons aussi notre ami Jean-Claude Trotel qui, toujours féru du high tech sécuritaire, nous proposera de doter la police municipale de moyens de verbalisation électronique, pour la modique somme de 70 000 euros. Ces dépenses seront toutefois compensées par de nouvelles économies sur les budgets sociaux, puisque Michel Haudry nous proposera de geler pour la 3e année consécutive le montant des aides aux vacances des jeunes chambériens.

Exploitant comme à chaque fois les ressources du règlement intérieur, Chambéry 100 % à gauche a déposé un voeu et une question. Pour ce mois-ci, nous avons déposé un voeu sur les antennes relais, afin de proposer au conseil municipal de définir une politique un peu sérieuse, permettant d'informer les populations et d'encadrer le développement de ces sources de pollution électromagnétique. Enfin, nous terminerons avec une question à la maire, pour lui demander pour quelle raison elle n'a pas encore fermé le parking de la place de l'Europe, comme elle s'y était pourtant solennellement engagée à plusieurs reprises.

Déjà primé en septembre dernier par le JDD, qui l’avait situé en bonne place dans son classement  des « ministres invisibles du gouvernement », Repentin vient d’être à nouveau distingué par l’hebdomadaire Marianne qui l’a classé dans son top 10 des ministres les plus inutiles du gouvernement. Si la nouvelle a fait rigoler dans les bars savoyards, elle a en revanche inquiété Matignon qui souhaite préserver l’image du soldat Repentin, dont le profil pourrait être utile en cas de remaniement gouvernemental. Une nouvelle fois, Matignon a donc décidé de faire un travail de com’ afin d’essayer de restaurer la réputation ternie de Repentin.

Même si l'ordre du jour semblait très peu chargé, le conseil municipal a quand même duré plus de 4h. Le premier débat a concerné la maison Bouvier, située au 11 rue Lamartine, qui risque d'être détruite puisque Laclais vient de signer un permis de construire en faveur d'un promoteur qui veut la raser pour construire un immeuble de luxe de 6 étages. L'association de défense de la rue Lamartine, qui a réuni pas moins de 1300 signatures de riverains contre la démolition, m'avait demandé de déposer une question sur ce sujet à l'ordre du jour du conseil municipal.

De plus en plus débattue en milieu militant, la revendication de la gratuité des transports est historiquement issue du mouvement des chômeurs qui s’était construit dans les années 90, en marge des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier. Sous l’impulsion du réseau Agir contre le Chômage ! (AC !), le mouvement des chômeurs avait non seulement mis en évidence le développement de la misère qui avait caractérisé les années 80 et 90, mais avait aussi ouvert de nouvelles pistes qui ont renouvelé les programmes et les pratiques de la gauche alternative. Portant la question du travail et de son partage, mais aussi celle des minima sociaux, qui posait la revendication d’un « droit à l’existence » au-delà des classiques revendications salariales, le mouvement des chômeurs a aussi ouvert le chapitre de la gratuité des transports.

Le prochain conseil municipal aura lieu lundi 26 novembre à 18h30. L'ordre du jour s'annonce assez fourni. Au menu : une belle collection de cadeaux pour les notables de la ville, le rapport d'activité annuel de Besson à Chambéry métropole et, last but not least, le désormais fameux rapport annuel de Guy Fajeau sur les délégations des services publics de la ville aux groupes privés. Enfin, pour finir, nous avons déposé une question à la maire sur la répression qu'ont subie les salariés de CAMIVA et les syndicalistes solidaires, ainsi qu'un voeu pour demander que le conseil municipal se désolidarise des lamentables positions homophobes de Laclais en soutenant le droit au mariage pour tous.